Instagram voit le jour en mars 2010 sous le nom de « Burbn ».
« Mobile friendly », l’application créée par Kevin Systrom et Mike Krieger, permet aux utilisateurs de partager en 2 clics (lorsqu’il en faut 6 sur Facebook) leurs photos et vidéos en format « carré » avec une personnalisation poussée (grâce aux filtres) qui lance la signature graphique d’Instagram.
L’aventure commence avec 9 collaborateurs et 500 000 dollars de financement.
Facebook y voit alors, une nouvelle opportunité de marché.
En 2012, Facebook réalise son plus gros investissement financier en déboursant 1 milliard de dollars pour l’acquisition d’Instagram, un choix fortement critiqué à l’époque. Un parti-pris certes audacieux, mais qui s’avère plus que lucratif. Instagram pèse 102 milliards de dollars en 2019, (soit 100 fois plus que sa valeur initiale) et compte 1 milliard d’utilisateurs actifs par mois.
Sur votre page profil Facebook, on y retrouve pléthore d’informations et de personnalisations.
Une photo de couverture, une photo de profil, une biographie, une géolocalisation, qui sont vos amis, vos photos, vos centres d’intérêts, vos orientations politiques, religieuses, spirituelles et enfin votre fil d’actualité… Bref, Facebook incarne le CV personnel de tout utilisateur, depuis son inscription sur la plateforme.
Instagram se veut plus simple, plus efficace plus « discret » en termes de profil.
Un nom, une bio (souvent courte) un nombre de publications, d’abonnés, d’abonnements et un ensemble de photos par ordre chronologique point.
Comment avec des fonctionnalités si restreintes devient on une référence en terme de réseau social en 2020 ?
(Merci à l'agence TIZ pour l'infographie)
Nous l’avons vu, Instagram à ses débuts est minimaliste, voire simpliste. Limité dans son utilisation première, Instagram n’a rien inventé. Si le réseau social explose aujourd’hui, c’est grâce à sa stratégie « d’emprunt » qu’il opère, en intégrant au fur et à mesure les fonctionnalités essentielles de ses concurrents. Ce choix dessine la puissance du nouveau Instagram.
Fonctionnalité | empruntée à | en |
Le hashtag | 2011 | |
La publicité | 2015 | |
Instagram stories | Snapchat | Août 2016 |
Le commerce en ligne | Novembre 2016 | |
Le live | Périscope | 2017 |
La IGTV | YouTube | 2018 |
En 2013, le réseau social Snapchat lance une nouvelle fonctionnalité sur sa plateforme les « stories ». Une « story », est une succession de « snaps » (photos ou vidéos) qui raconte une histoire courte et qui disparait 24 H après sa mise en ligne. L’invention de Snapchat sera reprise par Instagram (en 2016) et Facebook (en 2017). On compte aujourd’hui 500 millions de stories par jour contre 200 millions pour Snapchat, pourtant créateur de cette innovation technologique. La personnalisation d’Instagram et sa force, résident aujourd’hui dans ses « stories ».
Une mutation est en cours…
En novembre 2019, Facebook dévoile un logo mutuel repris pour toutes ses applications (Instagram et WhatsApp) soulevant de nombreuses questions sur l’avenir (commun ?) des trois entités.
Le Groupe annonce également une messagerie commune pour ses plateformes (quid de Messenger ?) et une fusion potentielle des trois entreprises en 2021.
Serait-ce là, la future limite d’Instagram ?
Cette potentielle fusion, ne pourrait-elle pas briser l’essor actuel du réseau social ?
Peut-être au profit de Facebook. Ce dernier voit son utilisation diminuer auprès de la cible jeune depuis 2018*, mais ses futures fonctionnalités pourraient bien redorer son blason. En effet, l’ère de la VR est en marche avec le lancement de Facebook Horizon en 2020. Gadget ? Ou Révolution technologique ? L’avenir nous dira comment Mark Zuckerberg entrevoit le futur de ses trois plateformes. D’ici là, profitons pleinement, du réseau social de l’engagement « mobile friendly » par excellence et de sa communauté.
*Dixit Edison Research et Triton Digital dans l’étude « Infinite Dial ».